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Du 25 juin au 3 juillet 2005
Premier tronçon du GR10 - d'Hendaye à Etsaut (Basses Pyrénées)
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En autonomie complète, avec un sac de 10-14kg incluant quelques litres d'eau et trois jours de vivres pour journées chargées. Des pastilles de désinfection de l'eau pour les sources à basse altitude, du pain en quantité, avec juste une paire de chaussettes antiampoules, un tee shirt et une culotte de rechange! Cela suffit amplement.

25 juin - 26 juin - 27 juin - 28 juin - 29 juin - 30 juin - 1er juillet - 2 juillet - 3 juillet - 2005

25 juin : Hendaye - Bivouac val de Larrungo

 
Il est 11h, j'arrive en train à Hendaye, et je cherche en vain à apercevoir la mer. Je la verrai des collines, n'ayant pas trop envie de me promener en ville! L'urbanisation est étrangement de style franquiste, avec une vaste zone pavillonnaire...
 
Le "plafond" (la base de nuages) est bas, c'est assez humide : je suis bien au Pays Basque. Les fougères vont m'entourer, me submerger comme l'annonce cette vue depuis le Migeltxoenborda :
 
Me voilà au pied du Xoldoocana, les reliefs s'aiguisent; je me sent comme délivré de la civilisation!
 
Horreur, je tombe sur la frontière franco-espagnole, permettant les trafics habituels. Et accessoirement au randonneur de se ravitailler... J'ai déjà traversé cette galerie commerciale du col d'Ibardin, et suis content de marcher symboliquement en Espagne.
 
Me voilà rassuré malgré tout : les indigènes ont été romanisés selon toute vraisemblance, puisque je suis au creux d'une vallée, à côté d'une borne romaine salement taguée du signe du GR. C'est donc une voie impériale!
 
Finalement je retrouve mes fougères, peu après le centre équestre de Mantobaita. Et, au dessus de la vallée de Larrungo, une tendre pelouse où planter ma tente!

26 juin : Bivouac val de Larrungo - Col Zuharreteaco

 
Les nuages sont toujours là, mais ils ont la délicatesse de ne pas m'arroser, c'est appréciable. La Rhune reste fantomatique.
 
Arrivé à Sare, je me perds un peu en repartant sur un autre GR. Mes pieds chauffent, et un pont moyenâgeux m'offre sa fraîcheur.
 
Avec la voie romaine d'hier, j'emprunte vraiment d'anciennes autoroutes !
 
Je croyais avoir tout vu au sujet des commerces transfrontaliers, mais une "Venta" perdue au bord d'une voie non carrossable sur quelques kilomètres me surprend. Heureusement cela fait un squatt appréciable s'il se met à pleuvoir.
Une petite baignade dans la Nivelle, seule, suffisante et agréable façon de se laver, me revigore. Une petite montée pour arriver à Aïnhoa me rappelle le côté déstable du tourisme de masse. C'est d'autant plus cruel que sa visite est indispensable, à mon avis.
 
La montée suivante vers l'Erebi est donc aussi une petite délivrance, à tel point que je fais la mise au point sur le premier plan de fougères, pour ne laisser que le village débarrassé de se cicatrices touristiques.

Enfin il fait beau, et de vrais alpages, je sens que les vraies Pyrénées arrivent! En fait c'est assez long...

27 juin : Col Zuharreteaco - hauteurs de Bidarray

Petite étape, la bouteille de vin du repas de midi m'a assommé à grans coups de canicule. Ce vin était bon!

 
Le col sert de trop plein à la mer de nuage. Elle parvient à passer par lambeaux, donnant cette humidité que savent si bien capter les tentes à simple toit...
 
Je suis extrêmement content d'avoir anticipé cette mer de nuages que je longe longtemps. Il vaut mieux coucher en altitude, en été, d'une manière générale!
 
Voilà tout ce qu'il reste d'un groupe de randonneurs, utilisant un cheval de bât!
 
Au col de Méhatché, un cromlech a été récupéré comme borne franco-espagnole. On voit au centre de ce cercle de pierres, la borne kilométrique N°81, en comptant depuis l'océan.
 
A partir du col d'Espalza, une descente bien raide vers Bidarray doit même inquiéter des ânes de bât... Je mange basque, et bois basque, avec les conséquences que vous savez!
 
La montée, bien que raisonnable, m'a un peu usé. La faute au vin! Mais je veux dormir en altitude...
 
Aïe! Le ciel se couvre et les vautours rentrent s'abriter sur leurs corniches...
...avec raison. Le front arrive, mais j'ai de la chance, ces pluies passeront à côté. Il y a tantôt 50km/h de vent, venant de derrière moi, et tantôt des pointes à 120, venant d'en face!
Il ne me reste qu'à me tapir dans un abri sous roche, sec, pour ne pas me prendre la foudre, pendant des heures. Le spectacle est magnifique. Je monte la tente à l'abri de rochers, là où il y a moins de vent.
Cette seconde accalmie dure, et des chevaux viennent boire dans une misérable source... Heureusement, là comme ailleurs, je prends le temps de leur agrandir, et de la pérenniser à l'aide de lauzes. Le vent ne me laissera que peu dormir...

28 juin : hauteurs de Bidarray - Urdiako-Harria

 
Toujours la mer de nuages, mais je ne m'en lasse pas. Et même si c'est au réveil d'une nuit de 3 ou 4 heures...
 
Je fais la course sur cette crête avec les nuages, et vais d'ailleurs un peu plus vite qu'eux : il me faut les attendre.
 
Le soleil est de plus en plus fort, l'aube est de moins en moins glauque. Les couleurs se réchauffent. Je ne n'attends plus les nuages!
 
Les vautours attaquent tôt la journée, il n'est que 6h38 du matin!
 
Les chevaux sont réveillés...
 
Je croise souvent des croix de personnes foudroyées. A bon entendeur...
 
La vallée est maintenant bien bouchée.
 
...mais son cul ne l'est pas! Les rayons du soleil le caressent...
 
La descente vers St Etienne de Baïgorry me fait quitter à regret cet endroit.
 
Mais le village est calme, l'eau bonne, le pont moyenâgeux et les filles jolies...
 
Enfin la montée vers le col d'Hurdiako-Harria se fait dans un ciel de plus en plus couvert.

29 juin : Urdiako-Harria - Estérençuby

 
Encore un foudroyé, et là c'est marqué en clair... Et une petite croix gammée, toujours de bon goût. Les pauvres basques sont obliger de styliser pour utiliser ce très vieux symbole solaire!
 
J'ai craint une pire journée, en fait peu nuageuse, ici au Munhoa.
 
Juste assez de brume et de soleil pour me prendre en photo , toujours dans les alpages du Munhoa.
 
La descente vers Saint Jean Pied de Port est au poil aussi, non?
 
Tiens, une croix gammée? A Saint Jean Pied de Port? Là où traînent des culs bénis tout juste capables de me piquer mon beau bâton, le temps d'aller dans une boulangerie?
 
Autre devinette : conférence de vautours au sommet; où sont-ils?
 

Il y a toujours des lieux où se réfugier, mais je n'en ai pas eu besoin. Je descendrai finalement à Estérençuby, j'ai envie de manger au resto.
Je ne suis pas encore ensauvagé!

30 juin : Estérençuby - les chalets d'Iraty

 

La montée se fait pépère, et je croise un van qui roule à vive allure, cherchant un gîte dont je viens de voir le panneau.
C'est un âne neuf qui vient rejoindre ses randonneurs. Je le saurai plus tard.
Je rencontre aussi un fantôme, bien plus clochardisé que moi, affamé, mal équipé, parlant espagnol. Après lui avoir donné de quoi mangé, je lui indique la plus proche route. Il dit s'être perdu... Ce doit être un terroriste basque en fuite depuis 20 ans!

 

Je croise un peu plus loin deux anglais, voguant de gîte en gîte, eux aussi dépaysés par cette rencontre; nous ne cesseront de nous doubler et redoubler jusqu'au soir. J'aime marcher vite et m'arrêter pour de multiples activités. Et voilà que j'aperçois l'âne au loin, et ses randonneurs ...

 
Et voilà l'âne, 500m plus loin! Groupe bien courageux et sociable, pas comme moi! Du coup j'ai envie de cheminer avec eux. Tiens là un est en retard... Nous nous croiserons avec plaisir toute cette sociable journée... C'est vraiment pas mal!
 
On peut croiser de beaux tas de cromlech à Occabe. Le ciel se couvre...
 
Et faire des belles rencontres pas très sociables dans ces cas! J'arrive dans les nuages, sous la bruine, aux chalets d'Iraty ou un copieux repas m'attend. L'âne et ses fringants serviteurs arriveront bien plus tard... Sympathique soirée! Je camperai deux kilomètres plus loin.

1er juillet : Les chalets d'Iraty - gorges de Kakouété

 
  Lever 6h50, c'est une habitude! Belle aube, ça me change de la bruine d'hier soir!
 
De quoi manger ce matin...
 
J'ai planté la tente au clair de lune, et j'ai bien choisi! Belle tente trouvée dans les poubelles et transformé en bivouac d'un kilo!
 
La brume se dissipe en descendant sur Larrau. On pouvait passer par ces crêtes embrumées, mais j'étais pressé de rejoindre la haute montagne.
 
Ah! la passerelle d'Holzarté! Construite dans les années trente, solide mais sujette au tangage avec un seul piéton.
 
La même, avec des filets et tout. Dommage que la lumière de midi soit si mauvaise.
  Petit panoramique de deux photos pendant la longue montée
 
La lumière s'améliore bien, au dessus des gorges d'Olhadubi.
 
Hum, je vais dormir au dessus des gorges de Kakouéta, et seules de pauvres vaches admirent ma nudité se lavant.
 
Me voilà installé sur un chemin de vache.

2 juillet : Gorges de Kakouété - La Pierre Saint Martin

 
Encore l'aube!
 
Pourquoi il ne faut pas boire aux sources de moyenne montagne!
 
Le cimetière et l'église de Sainte Engrâce sont remarquables, mais la lumière de la mi-journée, non...
 
La montée vers Harrigagna se fait pas un torrent sec, parfait pour lutter contre la chaleur.
 
Les berges des alpages de la cabane de Fées sont des rigolos!
 
Nous voici en plein karst, et pertes de moutons, au Som de Lèche.
Un petit panoramique avec le Pic d'Arlas à gauche, soit environ 180°.
 
 
Le karst est extrêmement développé, surtout après la station de ski!
 
Et un petit autoportrait de plus.
 
L'orientation n'est pas facile parfois.
 
Bonne nuit.

3 juillet : La Pierre Saint Martin - Etsaut

 
Ahhh! l'aube! De tels spectacles me donnent de l'énergie pour la journée!
 
Je peux même jouer avec les reflets du diaphragme...
 
Avant de croiser un troupeau d'Isards!
 
Ah, ils m'ont vu! Photos un peu floues, c'est quand même au 1/25s à 200mm...
 
Petites fleurs carnivores...
 
Là, particulièrement, le GR est difficile à suivre!
 
Derrière le Pas d'Azuns, le sentier est taillé dans la roche, et l'on voit le Pic du Soum Couy. 500m plus bas des randonneurs se lèvent à peine. D'autres déferlent de cette vallée... c'est le week end!
 
Le remembrement n'est pas passé par là...
 
...et la lumière s'améliore.
 
Et une petite montée après une sieste, mon genou est douloureux, traces d'un ancien accident de moto. J'ai trop forcé! Le Pic du Midi d'Ossau me tends pourtant les bras.
 
Arrivée aux beaux villages de Borce et d'Estaut, genou gonflé... Bivouac, discussion amusante avec un touriste local. Le lendemain ça ne s'arrange pas, je me fais rapatrier avec plaisir par ma mère! A l'année prochaine!

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