Du 9 juillet au 16 juillet 2006
Deuxième tronçon du GR10 HRP - d'Etsaut à Siradan (Basses Pyrénées - Hautes Pyrénées)
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En autonomie complète, avec un sac de 11kg au départ, incluant au maximum deux litres d'eau (le soir, 1/2litre la journée) et six jours de vivres pour des journées chargées (un ravitaillement à Gavarnie). Des pastilles de désinfection de l'eau pour les sources à basse altitude, de la semoule à 500-700g par jour, des bouillons cubes, des barres de céréales, 300g de compléments protéinés complets au chocolat pour les grosses, des vitamines et 1kg de fruits secs. Trois paires de chaussettes antiampoules, un pantalon transformable en short (sur moi), un tee shirt synthétique, deux polaires fines, mon poncho abri et des tennis! Cela suffit amplement.
9 - 10 - 11 - 12 - 13 - 14 - 15 - 16 - juillet 2006
9 juillet : Etsaut - Cabane de la Baigt de St Cours
Pour la reprise de cette randonnée, départ en train de Lannemezan vers Etsaut. Un premier train me mène à Pau... où avec plusieurs futurs randonneurs sur la HRP, nous manquons le train pour Oloron : annoncé voie 3, il part voie 4 dans un silence coupable. Nous prenons notre mal en patience donc, et 1/2h (19h30 au lieu de 15h30 prévus...) avant la finale de la coupe du monde de foot, le bus me laisse au pied du chemin de mâture.
J'ai fait un très bon choix, à mon avis, pour monter rejoindre la HRP par ce tronçon du GR10. Le ciel est gris, mais a la bonne idée de se déchirer pour que je passe au dessus de nuages ,sans goûter au brouillard. Durant les quatre jours suivants, la plaine sera sous un ciel de plomb, culminant à 1500-2000m. Tant mieux pour moi!
L'occasion de tenter un panoramique incliné à 45°, d'un résultat mitigé :
et une vue classique :
Je dors à la cabane, puisque j'ai la chance d'être seul...
10 juillet : Cabane de la Baigt de St Cours - Cabane d'Arrious
Voilà donc à l'aube, cette fameuse cabane, qui, étant hors du parc pyrénéen, a la chance de n'avoir pas été dynamitée :
Je suis donc prêt à l'aube!
J'attaque la montée vers le col d'Ayous, qui me dévoilera enfin la totalité du pic du midi d'Ossau. Hélas, j'y arrive en plein cagnard, ce qui m'ote l'envie de gravir sa relative faible hauteur...
J'en profite pour photographier des fleurs (ah, les alpages du début de l'été!), des marmottes, des vaches : il fait beau!
Enfin, la cabane d'Arrious, portée sur la carte de l'IGN, est dynamitée... Nous sommes trois à camper dans les alentours, où trouver un terrain plat n'est pas très facile.
11 juillet : Cabane d'Arrious - Toue de Castérie
Pour profiter de la lumière, de la tranquillité, je pars dès l'aube.
Le relief commence à ne plus être celui de la "montagne à vaches"
et, après le col d'Arrious, le passage d'Orteig est enfin la première "difficulté" (juste pour ceux qui ont le vertige... et encore!).
Après le refuge d'Arrémoulit, les éboulis commencent franchement. Mes basquets "running" commencent à se griffer, sans conséquences, et voilà la vue ouest depuis le col du Paias :
De là, un grand nombre de randonneurs, sans doute partis du refuge d'Arrémoulit, sont bloqués pour trouver le port du Lavedan, à travers ce lambeau d'Espagne. Seule difficulté de cette HRP, je fais volontiers l'éclaireur, et fais l'impasse sur les cairns, peu judicieux à mon avis. Je favorise le trajet horizontal à travers la roche affleurante, et trouve facilement le port. Tiens, je suis suivi!
Suit la descente vers le refuge de Larribet :
Enfin, la montée vers le Port de la Peyre St Martin, curieuse longue vallée de section en V quasi parfaite. D'où l'impossibilité de trouver où planter la tente. Certains, arrivés plus tôt que moi, se sont accaparés les seuls endroits. Mais la justice veille, et les nuages me poursuivant les engloutiront! Par chance, ils s'arrêtent juste avant mon campement...
12 juillet : Toue de Castérie - pied du Vignemale
Toujours réveillé entre quatre et cinq heures du matin, j'attends que les oiseaux se mettent à chanter pour me lever.
Jolie descente vers les nombreux lacs de Cambalès.
Puis retour de la forêt, puis des nuages vers le refuge Wallon
Là, une trolle endormie dans une pose équivoque me fait perdre l'équilibre. J'en plie mon bâton de randonnée! Grâce à mon relatif jeune âge, je lui fais reprendre sa forme aisément!
Mais je m'égare, revenons en aux traces très fraîches de glaciers, à peine perturbées par un Cairn :
Et enfin, basculement vers la vallée au pied du Vignemale, avec une petite incursion en Espagne. Bonne nuit!
13 juillet : Pied du Vignemale - Cirque de Gavarnie
Tiens, je me lève à l'aube? et dire que j'écoute de la musique jusqu'à minuit une heure du matin... je comprends que je manque de someil! En route sur le GR10!
Quel plaisir de gravir la Hourquette d'Ossoue à l'ombre! On fonce sans dégouliner. En face le soleil tape déjà :
Il ne faut pas manquer de visiter le petit Vignemale, le seul trois mille digne de figurer dans les "sentiers d'Emilie" ! A gauche, gris, au premier plan, le premier dans la lumière :
En moins de temps qu'il faut pour le dire, nous voilà en haut :
Avec des vues vertigineuses sur ce pauvre glacier du petit vignemale par exemple :
Enfin je reprends le GR10, et bascule du côté du glacier d'Ossoue, voie normale pour le "grand" Vignemale, en passant par sa belle moraine..
Et, toute la descente, un groupe de randonneurs ne cessera de s'engueuler, au plus grand plaisir des autres. Certains faisant trop de haltes pour pouvoir les doubler plein de fois... Ainsi on pouvait voir des alpinistes en forme reprendre leur souffle en descente, d'autres reprendre des photos...
Le vignemale sera un repère pour la plus grande partie de mon trajet restant. Et voilà Gavarnie! C'est cher, même les boulangeries... C'est plein de touristes, ainsi que leurs parasites! Je ne m'attarde pas...
Brrr... les espagnols sont encore pris en flagrant délit de mise en décharge de nuages en France, heureusement ça se calme en soirée, et les chevaux finiront par me laisser tranquille.
14 juillet : Cirque de Gavarnie - Cirque de Troumouse
Après un petit tour à la grande cascade du cirque de Gavarnie (à l'aube il y a quand même un autre randonneur... mais on échappe à la foule!), le passage au cirque d'Estaubé par la hourquette d'Alans est très sympathique :
sans compter le Vignemale qui s'éloigne, dominant les vallées râclées par les glaciers :
Et tout le monde se retrouve sur la panoramique!
De gauche à droite, les débuts du massif de l'Astazou, Gavarnie et sa brèche de Roland, le Vignemale au bout de la vallée glaciaire.
En descendant du cirque d'Estaubé, les eaux de son gave entaillent les marbres, donnant une superbe couleur...
Sans oublier les bergers qui on placés des tags sur les surfaces polies par le glacier würmien.
Puis le ciel se couvre... Les orages arrivent. Un micro vallée m'acceuille et me protègera des risques liés à l'orage. Il ne reste que des traces de la cabane.
15 juillet : Cirque de Troumouse - Granges de Goutes (Azet)
Premier panoramique de la journée, mais j'ai déjà pas mal marché, je viens des alpages de l'épaulement à l'extrême droite. C'est l'extrémité nord ouest du cirque de Troumouse...
Le problème vient du fait que le sentier "normal" voudrait que l'on descende à Héas, alors qu'il vaut mieux rester sur les épaulements à très belle vue, surplombant cette profonde vallée d'Héas en U. Pas de sentiers sur l'IGN, juste un itinéraire en ski de rando. Mais ça passe sans problème, en visant la brèche et c'est bien cairné!
Et vu de plus près, avec un panorama sur le cirque de Troumouse:
Puis je bascule vers les Aguilous, vallée perchée au relief digne de Verdun, et avec toujours le Vignemale pour horizon.
Et me voilà à la hourquette de Héas, qui me fait quitter cette vallée pour celle de Piau!
Je ne fait qu'effleurer son cul (à la vallée!), puis bascule sur celle de la Neste de Géla par la hourquette de Chermantas... les nuages s'accumulent trop vite. Et l'orage, violent, me réapprendra l'hygiène!
Ça se calme, et j'arrive a camper après Azet, après avoir séché mes chaussures en marchant.
16 juillet : Granges de Goutes (Azet) - Siradan
Petite journée aussi... deux orages, dont un dès 12h... j'ai pas pris beaucoup de photos! Et pour éviter les crêtes foudroyantes, me suis abîmé les gambettes à crapahuter dans les rhododendrons.
Petite vue sur le lac de Loudenvielle.
Cette deuxième partie de ma traversée des Pyrénées m'a beaucoup plu, plus que celle concernant les basses Pyrénées... C'est la haute montagne! A bientôt pour la suite de la traversée...